AVIS IMPORTANT :

Tout d'abord, en raison de l'incapacité des chirurgiens spécialisés en chirurgie réfractive à faire état des complications auprès des organismes compétents comme la loi l'exige, nous invitons les patients éprouvant des complications après une chirurgie réfractive à les signaler sur le site de l'ANSM.

Les complications méconnues de la chirurgie réfractive

La chirurgie réfractive est souvent présentée comme une solution moderne, rapide et efficace pour corriger des troubles visuels courants comme la myopie, l’hypermétropie ou l’astigmatisme. Mais il faut rappeler une évidence : ces interventions touchent un organe initialement sain — l’œil — et le modifient de façon irréversible.

La médecine n’a pas pour mission de rendre malade un organe en bonne santé, mais de préserver son intégrité. Pourtant, les chirurgies réfractives — qu’il s’agisse du LASIK, de la PKR, du SMILE ou de la pose d’implants intraoculaires — reposent toutes sur le même principe : créer un traumatisme irréversible pour modifier la vision.

  • LASIK : la découpe d’un volet cornéen sectionne massivement les nerfs, ce qui perturbe durablement la cicatrisation et la sensibilité.

  • PKR : le retrait de l’épithélium cornéen touche aussi les nerfs sensitifs, entraînant douleur, sécheresse et complications cicatricielles.

  • SMILE : présenté comme “mini-invasif”, il n’en reste pas moins une dissection dans l’épaisseur de la cornée qui interrompt les fibres nerveuses et modifie la structure cornéenne.

  • Implants intraoculaires : la chirurgie nécessite de pénétrer à l’intérieur de l’œil, exposant à des risques lourds (glaucome, cataracte, infections, décollement de rétine, inflammation chronique).

Chaque technique entraîne un dommage irréversible à l’œil. Aucune n’est sans risque, aucune n’est “plus sûre”. Les différences ne sont que des variantes de traumatismes infligés à des structures oculaires fragiles.

Le rôle vital des nerfs cornéens

La cornée est l’un des tissus les plus riches en terminaisons nerveuses de tout le corps humain. Ces nerfs jouent un rôle essentiel :

  • Ils assurent la protection de l’œil, en déclenchant par réflexe la fermeture des paupières ou le clignement face à une agression.

  • Ils garantissent la rétroaction (biofeedback) nécessaire à la production de larmes, qui hydratent et nourrissent la surface oculaire.

Lorsque ces nerfs sont sectionnés ou détruits par la chirurgie, cette rétroaction disparaît. L’œil s’assèche, sa surface s’abîme et la cornée devient vulnérable.

Dans bien des cas, les nerfs finissent par se régénérer en 4 à 6 mois. Mais pour des milliers de patients, la cicatrisation se fait mal et les conséquences deviennent dramatiques.

De la sécheresse à la douleur chronique

La sécheresse oculaire sévère est déjà un symptôme extrêmement invalidant : brûlures, sensation de sable ou de coupures, impossibilité de garder les yeux ouverts longtemps. Vivre avec des yeux secs ne signifie pas simplement “mettre plus de gouttes” : pour beaucoup de patients, cela devient un véritable handicap quotidien.

Mais chez certains patients, le problème va encore plus loin : une neuropathie cornéenne se développe. Les nerfs, mal réparés, se comportent comme des fils électriques dénudés ou établissent de mauvaises connexions. Résultat : ils transmettent en permanence au cerveau un signal de douleur.

Avec le temps, cette douleur devient internalisée : le cerveau “mémorise” et entretient la douleur, comme dans le cas d’un membre fantôme. Le patient se retrouve prisonnier d’une douleur chronique sévère, souvent incomprise, minimisée ou même niée par le corps médical.

Cette douleur neuropathique s’accompagne fréquemment de dépression, d’anxiété et d’un profond isolement social.

Les chirurgies réfractives peuvent ainsi entraîner :

  • sécheresse oculaire sévère et chronique,

  • douleurs neuropathiques persistantes,

  • troubles visuels invalidants (halos, éblouissements, perte de contraste, baisse de la vision nocturne),

  • ectasie cornéenne (amincissement et déformation irréversible de la cornée),

  • ou encore des complications que nous développerons ci-dessous.

Ces effets secondaires ne sont pas rares, et peuvent survenir immédiatement ou apparaître des mois, voire des années après l’opération.

Cette souffrance chronique est souvent invisible à l’examen médical : la cornée peut sembler normale, les tests standards ne révèlent rien. Les patients se heurtent alors à l’incompréhension, voire à la remise en cause de leurs symptômes.

Résultat :

  • la douleur est minimisée ou niée,

  • les patients sont renvoyés d’un spécialiste à l’autre, sans solution,

  • la souffrance finit par provoquer dépression, anxiété sévère, idées suicidaires,

  • et un isolement social profond, car même des activités simples (parler avec des proches, sortir, regarder un écran) deviennent impossibles.

Une absence de prise en charge

Aujourd’hui, il n’existe aucun parcours de soins structuré pour ces patients. La plupart se retrouvent en errance médicale pendant des mois ou des années. Et même une fois diagnostiqués, il n’existe pas de traitements réellement efficaces. Les options sont limitées, lourdes et incertaines (collyres au sérum autologue, lentilles pansement, greffes, traitements neuropathiques).

Pendant ce temps, la douleur chronique, la perte visuelle et l’absence de reconnaissance médicale plongent de nombreux patients dans la souffrance et l’isolement.

Une question fondamentale

Comment une chirurgie élective, censée améliorer le confort visuel, peut-elle transformer un œil sain en un œil malade, douloureux et handicapé, sans solution thérapeutique ?

Voici plus en détails quelques-unes des complications possibles :

Sécheresse oculaire

La sécheresse oculaire est une complication fréquente après une chirurgie réfractive, touchant la majorité des patients dans les mois qui suivent. Dans certains cas, elle peut persister plus d’un an et devenir chronique, provoquant douleurs, brûlures, démangeaisons...

Sur ou sous correction

Après une chirurgie réfractive, il est possible que la correction visuelle ne soit pas parfaitement ajustée. Une sur correction signifie que la vision est trop corrigée, ce qui peut entraîner une vision floue de près ou de loin. Une sous-correction signifie que la vision n'est pas suffisamment corrigée, ce qui peut entraîner une vision floue ou une dépendance continue aux lunettes ou aux lentilles de contact.

Fluctuation de la vision

Après une chirurgie réfractive, certains patients présentent des fluctuations visuelles, allant d’une simple vision floue à des distorsions plus graves comme la "vision aquarium". Même avec une correction à 10/10, la qualité visuelle n’est pas toujours pleinement satisfaisante.

Convergence, coordination des yeux, vision binoculaire, diplopie

Après une chirurgie réfractive, certains patients développent des troubles de convergence, de coordination oculaire ou de vision binoculaire, entraînant parfois une diplopie (vision double). Des images multiples ou « fantômes » peuvent apparaître, dues à des irrégularités cornéennes ou à un astigmatisme induit.

Infection

Après une chirurgie réfractive, une infection peut survenir avec des symptômes comme douleur, rougeur, écoulement ou vision floue... Le risque d’infection persiste à vie après une chirurgie réfractive, pouvant mener à une perte de vision permanente.

Neuropathie cornéenne, douleur oculaire

La cornée est l’organe le plus densément innervé du corps, et la chirurgie réfractive endommage une partie importante de ces nerfs. Chez certains patients, cela entraîne une douleur oculaire sévère et persistante, parfois confondue avec une simple sécheresse...

Dépression réactionelle et suicide

Les complications médicales et l’errance de soins peuvent entraîner une dépression réactionnelle, marquée par tristesse, perte d’intérêt, fatigue, troubles du sommeil et parfois des idées suicidaires. En cas de crise, le numéro national de prévention du suicide 3114 est disponible 24h/24 et 7j/7.

Céphalées ou maux de tête

Les céphalées peuvent survenir après une chirurgie réfractive, dues à la tension oculaire, à la fatigue visuelle ou aux changements de vision. Elles peuvent être chroniques, intenses et accompagnées de symptômes comme nausées, sensibilité à la lumière et troubles de concentration...

Halos et éblouissement (straburst)

Après une chirurgie réfractive, certains patients peuvent ressentir des halos ou des éblouissements autour des lumières, surtout la nuit, accompagnés d’une baisse de vision nocturne ou de perte de contraste. Ces troubles sont plus fréquents chez les patients ayant de grandes pupilles et peuvent rendre la conduite nocturne dangereuse.

Photophobie (sensibilité à la lumière)

Après une chirurgie réfractive, certaines personnes peuvent devenir plus sensibles à la lumière, ce qui est connu sous le nom de photophobie. Cela peut être dû à une augmentation de la sensibilité de la cornée à la lumière ou à des changements dans la qualité optique de l'œil.

Corps flottants

Les corps flottants sont des particules qui apparaissent dans le champ visuel et peuvent augmenter après une chirurgie réfractive. Les contraintes mécaniques liées à l’intervention (pression intraoculaire, onde de choc laser, variations de pression) peuvent fragiliser le vitré, la rétine ou la macula.

Neige visuelle

La neige visuelle est une sensation de voir des points ou des taches scintillantes dans le champ de vision. Cela peut être causé par des changements dans la perception visuelle après une chirurgie réfractive.

Acouphènes

Les acouphènes sont des bruits perçus sans source externe (sifflements, bourdonnements, cliquetis…) pouvant apparaître après une chirurgie réfractive. Leur origine reste incertaine, mais des facteurs comme la pression intraoculaire ou des lésions nerveuses pourraient être en cause. Souvent temporaires, ils peuvent parfois persister et altérer fortement la qualité de vie.

Kératite lamellaire diffuse, DLK, Inflammation

La kératite lamellaire diffuse (DLK), aussi appelée « Sables du Sahara », est une complication fréquente et potentiellement grave. Elle peut survenir même des années après l’opération, provoquant rougeur, douleur, sensibilité à la lumière et baisse de vision. Si elle n’est pas traitée rapidement par stéroïdes topiques, elle peut évoluer vers la fonte du lambeau et une perte visuelle.

Ectasie cornéenne

Après une chirurgie réfractive, la cornée peut s’amincir et se déformer, entraînant des complications visuelles parfois sévères. Celles-ci peuvent nécessiter des lentilles spéciales, une greffe de cornée ou d’autres interventions. L’ectasie cornéenne post-chirurgie réfractive, reste l’une des complications les plus redoutées.